Voici 20 propositions afin de « désamorcer » une situation de peur ou d’angoisse chez un enfant. Evidemment, si l’évènement est d’ordre plus traumatisant, une consultation en cabinet s’impose. Je parle donc ici, d’un moment de stress mineur et passager. Vous connaissez bien votre enfant, choisissez la proposition qui lui « parle » le plus, et qui vous semble la mieux adaptée dans le contexte.
1. « Peux-tu dessiner ton anxiété/ta peur ? » :
Le dessin est similaire à la verbalisation émotionnelle. Elle diminue l’intensité des émotions tout en déclenchant des émotions agréables. De plus, l’enfant peut « jouer » avec cette image, la rouler en boule et jouer au foot avec, ou même déchirer son dessin pour symboliquement prendre le pouvoir.
2. « Je t’aime. Tu es en sécurité. » :
L’amour apaise le stress et renforce l’estime de soi. L’évocation de la sécurité idem. Ne négligez pas le fameux « bisou magique »… il est vraiment magique !
3. « Qu’est-ce qui peut se passer selon toi ? » :
En posant cette question, l’enfant va raconter. Ceci donnera du sens à ses pensées. Ainsi la confusion induite par le stress laisse place à de la clarté, de l’optimisme et de la détermination. Si son récit se prolonge sur l’anxiété, n’hésitez pas à suggérer une autre fin possible plus positive. Soyez créatif, mettez-y de l’humour.
4. « Nous sommes une équipe intrépide ! » :
Sentiment d’appartenance et rappel des liens affectifs calment la peur et l’anxiété. Ensemble plus fort : montrez que vous êtes avec lui, donnez-lui des signes que vous faites « bloc ».
5. Crier un mantra :
« Peur, je ne veux plus de toi ! » « Je me sens fort comme un lion ! » Crier libère l’émotion ! Le mantra doit être personnel et puissant. Notez l’utilisation possible d’un animal « fort ». Renforcez celui-ci par un dessin qui représente ce mantra. Affiché là où il le souhaite, ce dessin agira comme un talisman.
6. « Tu as ta musique de victoire en tête ? » :
Dès que votre enfant réussit quelque chose, associez l’événement avec une musique précise qu’il apprécie. Lorsqu’il l’entendra de nouveau, sa confiance reviendra automatiquement.
7. « A quel endroit de ton corps ressens-tu ta peur ?» :
Les émotions se ressentent également dans le corps. Quand un enfant se concentre sur cette sensation, il facilite la libération de l’émotion associée. Demandez lui de la décrire, lui donner une forme, une couleur… la prendre et la jeter aussi loin que possible.
8. « On compte jusqu’à 20 pour laisser partir la peur ? » :
En se concentrant sur le fait de compter avec un objectif précis (atteindre le 20), l’émotion désagréable s’évacue progressivement pour laisser place à un « Go ! ».
9. « Ferme les yeux et compte ta respiration »:
Cette astuce permet de calmer le mental pour se recentrer sur la respiration. Fermer les yeux diminue les stimuli extérieurs.
10. « Visualise un lieu où tu te sens en sécurité, calme et serein » :
Posez des questions de curiosité pour avoir un maximum de détails afin que la visualisation soit précise et génère le plus de confiance possible. Je vous conseille de travailler ce lieu lors d’une activité et même d’inviter l’enfant à le dessiner.
11. « Que pourrais-tu dire à ton copain/ta copine qui aurait peur dans cette situation ? » :
Ainsi, l’enfant prend de la distance face à son expérience et se dissocie. Cela diminue l’affect et lui permet de réfléchir plus posément pour trouver des solutions.
12. « L’anxiété - la peur aide à rester en vie. Elle est utile. Ecoutez-la, remercie-la et demande-lui de te donner de l’énergie pour réussir. » :
Ceci permet de valider les émotions et d’en donner une explication non-bloquante. Faire prendre conscience que c’est une réaction naturelle, permet de mieux affronter la prochaine situation.
13. « Imagine que tes super-héros/héros favoris sont avec toi. Tu es dans leur équipe ! » :
L’enfant puise ainsi la force chez ces modèles aux super-pouvoirs.
14. « Essayons de trouver des preuves ! » :
Jouer les enquêteurs pour rationaliser les pensées est à la fois ludique et constructif. De plus, cela développe la pensée critique.
15. « Quelle partie te fait vraiment peur ? » :
Une peur parait souvent énorme et inquiétante. Lorsqu’on la décompose en petites peurs, elle est beaucoup moins impressionnante. Cette approche est valable pour les problèmes en général.
16. « Marchons. » :
La marche fait baisser le stress et nettoie le flux de pensées (moins de ruminations mentales).
17. « Te souviens-tu lorsque tu as eu peur de ….. tu as fais….. » :
Rappelez-lui un souvenir d’une peur qu’il a su surmonter. Ces souvenirs redonnent confiance aux enfants, en puisant dans leurs ressources.
18. « Que peut-il se passer de pire ? » :
L’exagération sert à relativiser.
19. « Comment puis-je t’aider ? » :
Cette option permet à l’enfant de réfléchir aux solutions+ressources tout en prenant conscience de notre soutien inconditionnel. Lui seul sait ce qu’il lui faut pour surmonter son problème, ainsi c’est par lui-même qu’il trouve la solution.
20. « On danse ?» - « On joue ?»:
La danse évacue le stress et amuse. Ou bien, proposez un jeu autour de sa peur crée la surprise et la curiosité. De plus, cette proposition soudaine surprend et déconnecte les autres émotions.